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Algodystrophie au genou après prothèse : comprendre et agir

17 Minutes de lecture
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Vous avez été opéré d’une prothèse du genou, la cicatrice est propre… et pourtant la douleur persiste, le genou gonfle, chauffe par moments puis devient presque “froid”, et la raideur vous décourage.

Au cabinet, je rencontre parfois ce type de situation : il peut s’agir d’une algodystrophie du genou survenant après une prothèse.

Ce n’est ni une infection, ni un problème “dans la tête”. L’algodystrophie correspond à un dérèglement du système neuro-vasculaire, qui entretient la douleur, l’hypersensibilité et la raideur, même lorsque l’intervention s’est bien déroulée.

J’ai accompagné de nombreux patients désemparés par la lenteur de cette récupération, parfois plusieurs mois après leur opération. Et je comprends cette lassitude.

Mais la bonne nouvelle, c’est que l’algodystrophie évolue toujours favorablement avec une prise en charge adaptée et régulière.

✅ Mon objectif ici est de vous rassurer et de vous accompagner pas à pas :

  • pour reconnaître les signes d’une algodystrophie,
  • comprendre pourquoi elle peut apparaître après une prothèse,
  • et surtout savoir quoi faire en kinésithérapie pour retrouver confiance et mobilité, sans forcer.

Nous verrons aussi ce que vous pouvez faire chez vous et quand reconsulter si besoin.


Sommaire

Qu’est-ce qu’une algodystrophie du genou après prothèse ?

L’algodystrophie, aussi appelée syndrome douloureux régional complexe (SDRC) de type I, est une réaction anormale du système nerveux et vasculaire à la suite d’une chirurgie ou d’un traumatisme.

Après la pose d’une prothèse du genou, le corps continue parfois d’entretenir une inflammation et une hypersensibilité locale, même lorsque la cicatrice est belle et que la prothèse est bien en place.

Concrètement, les nerfs et les vaisseaux autour du genou se dérèglent :

  • la microcirculation devient instable : le genou peut être chaud, rouge et gonflé, puis froid et pâle le lendemain ;
  • les nerfs deviennent hypersensibles : un simple contact ou un drap sur la peau peut déclencher une douleur vive ;
  • les tissus (peau, muscle, capsule articulaire) perdent en souplesse, d’où la raideur souvent ressentie par les patients.

Ce phénomène n’est ni rare, ni irréversible. Il traduit simplement un déséquilibre du système nerveux autonome, celui qui régule la douleur et la circulation sans qu’on en ait conscience.

Plus on le repère tôt, plus la récupération est fluide : la kiné aide alors à limiter l’inflammationpréserver la mobilité raccourcir la durée d’évolution.


Pourquoi cela arrive après une prothèse du genou ?

Après une chirurgie du genou, tout le système autour de l’articulation, nerveux, musculaire et vasculaire subit un véritable bouleversement.

La douleur initiale, l’immobilisation, l’œdème et la peur de bouger peuvent créer un cercle vicieux où le corps reste “en alerte” alors que l’opération s’est bien déroulée.

Pendant les premières semaines, l’organisme concentre ses efforts sur la cicatrisation. La circulation est ralentie, les muscles s’affaiblissent, et le cerveau continue d’associer mouvement et danger.

Chez certains patients, cette protection excessive ne s’éteint pas : c’est ainsi que l’algodystrophie peut s’installer.

J’ai remarqué que ce phénomène touche souvent les patients qui ont eu :

  • une douleur très forte dès les premiers jours post-opératoires,
  • une immobilisation prolongée (genou peu bougé ou marche évitée),
  • ou un stress important lié à l’opération et à la rééducation.

“Quand la douleur prend toute la place, le corps finit par rester figé dans un mode de défense. Notre rôle, en kiné, c’est de l’aider à sortir de cet état sans jamais le brusquer.”

Ce n’est donc pas une complication mécanique de la prothèse, mais une réaction du corps à un traumatisme chirurgical qu’il a eu du mal à “digérer”.

Une fois comprise et prise en charge calmement, cette réaction se régule progressivement : la douleur diminue, la chaleur ou le gonflement s’estompent, et le mouvement revient.

🧠 Est-ce que l’algodystrophie vient du cerveau ?

C’est une question que j’entends souvent : « Est-ce que c’est dans la tête ? »

La réponse est non, la douleur est bien réelle, mais elle implique effectivement le cerveau et le système nerveux.

Après une chirurgie, le corps envoie des signaux de douleur et d’inflammation au cerveau. Normalement, ces signaux s’éteignent avec la guérison.

Mais parfois, le cerveau continue à percevoir la zone comme dangereuse, même si tout est cicatrisé :
il maintient alors la douleur, la chaleur, le gonflement ou la raideur, comme une forme de protection prolongée.

Ce n’est donc ni psychologique, ni imaginaire, mais neurophysiologique : le système nerveux reste “bloqué” en mode alerte.

📌 Le rôle de la kinésithérapie est justement d’aider à “rééduquer” ce système par le mouvement doux, la stimulation sensorielle, la respiration et la remise en confiance du genou.


Comment reconnaître une algodystrophie du genou après prothèse ?

Après une chirurgie, il est normal que le genou soit douloureux et raide pendant quelques semaines.

Mais dans le cas d’une algodystrophie du genou, la douleur persiste, s’intensifie parfois, et prend une tournure “incohérente” : elle ne correspond plus à ce qu’on attend d’une évolution classique post-opératoire.

Voici les signes que l’on observe souvent chez les patients :

  • Une douleur brûlante, profonde, parfois pulsatile : elle peut s’étendre à toute la jambe, sans lien direct avec les mouvements.
  • Un genou gonflé, chaud, rouge, parfois au contraire froid et pâle selon les jours.
  • Une hypersensibilité : le simple contact d’un drap, d’un vêtement ou d’une douche peut devenir désagréable.
  • Une raideur importante, sans raison mécanique : malgré la cicatrisation, les amplitudes stagnent, voire régressent.
  • Une peau brillante, lisse, tendue, parfois avec des poils qui chutent ou une sudation inhabituelle.

“Ce qui alerte souvent, c’est cette douleur qui ne suit plus la logique de la chirurgie. Le genou est bien en place, mais il reste ‘en défense.”

Ces signes apparaissent en général entre la 4ᵉ et la 8ᵉ semaine après l’opération, parfois plus tardivement.
Ils doivent inciter à en parler au chirurgien et au kinésithérapeute pour confirmer le diagnostic et adapter la prise en charge.

📌 Ce n’est pas toujours évident à repérer au début. Beaucoup de patients consultent simplement pour une douleur qui ne passe pas, sans savoir qu’il s’agit d’une algodystrophie.

Une prise en charge précoce permet de mieux contrôler la réaction inflammatoire et de préserver la mobilité et la souplesse du genou tout au long de la récupération.


📅 Durée et évolution typiques de l’algodystrophie du genou

Image illustrant les phases de récupération et d'évolution de l'algodystrophie du genou.

L’algodystrophie du genou n’évolue pas de manière linéaire : elle suit plusieurs phases successives, souvent irrégulières, avec des hauts et des bas.

Comprendre cette progression aide beaucoup les patients à ne pas se décourager.

1. La phase inflammatoire (0 à 3 mois)

C’est la période la plus douloureuse et la plus déstabilisante. Le genou est souvent chaud, gonflé, très sensible.
Les douleurs sont parfois diffuses, avec une impression de brûlure, de lourdeur ou de tension dans toute la jambe.

2. La phase dystrophique (3 à 9 mois)

La douleur devient plus variable, parfois moins aiguë mais plus raide, plus “figée”. Le genou peut apparaître froid, la peau devient lisse, plus pâle, parfois un peu brillante.

📌 Cette phase donne souvent l’impression de régression, alors qu’en réalité, le système nerveux commence à se réorganiser. C’est une étape normale du processus.

3. La phase de récupération (9 à 18 mois)

La circulation s’améliore, la peau retrouve sa souplesse, la douleur s’atténue progressivement. Le genou regagne sa mobilité, parfois lentement, mais durablement. Le travail kiné peut redevenir plus actif, avec des exercices musculaires et proprioceptifs plus intenses.

L’amélioration est souvent lente mais constante. La patience et la régularité font toute la différence.

📌 En résumé :

  • L’algodystrophie dure en moyenne entre 6 et 18 mois, selon la précocité du diagnostic et la qualité de la rééducation.
  • Le plus important est de ne pas interrompre la kinésithérapie : même si les progrès paraissent minimes au quotidien, ils s’accumulent et permettent au genou de retrouver progressivement sa fonction.

Que fait-on en kinésithérapie ?

Illustration montrant ce que l'on fait en kinésithérapie (rééducation) pour une algodystrophie du genou après prothèse.

L’algodystrophie du genou se soigne toujours dans une approche pluridisciplinaire.

Le traitement médical vise à calmer la douleur et l’inflammation (antalgiques, infiltrations, parfois traitements spécifiques), tandis que la kinésithérapie joue un rôle fonctionnel central : préserver la mobilitéentretenir la circulation et éviter la raideur articulaire.

La kiné ne guérit pas à elle seule l’algodystrophie, mais elle conditionne la récupération fonctionnelle et la qualité de vie pendant la guérison.

En d’autres termes : elle aide le corps à rester capable pendant que le système nerveux se rééquilibre.

1. Réhabituer le genou au mouvement

Le premier objectif est de bouger sans réveiller la douleur. On débute par des mobilisations douces, souvent passives, en respectant strictement le seuil de confort.

Dans les premières séances, le but n’est pas de gagner des degrés, mais de rassurer le genou. On bouge doucement, on réveille les petits mouvements oubliés, on redonne des sensations agréables à la peau et à l’articulation.

Quand le mouvement redevient sûr, le cerveau comprend qu’il n’a plus besoin de protéger autant.

📌 Ces séances peuvent être facilitées par l’utilisation du TENS (électrostimulation), de l’eau tiède ou de techniques de relâchement musculaire.

2. Désensibiliser les tissus

L’hypersensibilité cutanée est fréquente : le simple contact d’un vêtement peut être douloureux.

Le kiné aide à réhabituer progressivement les récepteurs sensoriels :

  • massages très doux, effleurements, tissus ou brosses à différentes textures ;
  • travail en eau tiède ;
  • imagerie motrice (visualiser le mouvement avant de le faire).

Ces stimulations reprogramment le système nerveux et abaissent le seuil d’alerte.

3. Relancer la circulation

Une partie de l’inconfort peut être liée à une circulation locale ralentie et à un œdème résiduel autour du genou.Relancer doucement le retour veineux et lymphatique aide à diminuer la tension tissulaire et à améliorer les sensations.

Pour cela, on utilise :

  • le drainage manuel doux,
  • la pressothérapie légère,
  • la surélévation de la jambe,
  • des exercices de contraction-décontraction de la jambe.

4. Renforcer sans douleur

Quand la douleur s’apaise, on réactive progressivement les muscles :

  • quadriceps (travail isométrique d’abord, sans mouvement brusque),
  • ischios et mollets,
  • travail global de la marche et de la stabilité.

L’objectif est de redonner confiance dans la mise en charge, sans réveiller l’inflammation.

5. Rééduquer le schéma de marche

La peur de plier ou d’appuyer peut s’installer durablement.
Le kiné accompagne alors la reprise d’appui : transferts de poids, équilibre, proprioception.

Le genou ne réapprend pas à plier parce qu’on le force, mais parce qu’il reprend confiance.

📌 La kinésithérapie n’est pas le remède unique, mais c’est le fil conducteur qui permet de garder le genou vivant, mobile et fonctionnel. La régularité, la douceur et la confiance restent les trois clés de la récupération.


🏠 Ce que vous pouvez faire chez vous

Illustration montrant que faire à la maison lorsqu'on a une algodystrophie au genou après prothèse.

En dehors des séances de kiné, il existe plusieurs gestes simples qui peuvent accélérer la récupération et apaiser les symptômes de l’algodystrophie du genou.

L’objectif n’est pas de “faire plus”, mais de stimuler régulièrement le genou sans le surmener.

1. Bouger un peu, mais souvent

Quelques minutes de mouvement plusieurs fois par jour valent mieux qu’une séance longue et douloureuse.

  • Fléchir et étendre le genou en position allongée ou assise, sans forcer.
  • Mobiliser la cheville pour stimuler la circulation.
  • Contracter légèrement la cuisse puis relâcher (par exemple, écraser un coussin avec le genou sans mouvement).

L’important est la régularité, pas l’intensité.

2. Masser et stimuler la peau

Le massage doux est un excellent moyen de calmer la douleur et d’entretenir la sensibilité cutanée. Utilisez une huile neutre et massez lentement du bas vers le haut, sans appuyer.

Ce geste :

  • améliore le retour veineux,
  • relâche les tensions,
  • aide le cerveau à reprogrammer des sensations normales.

3. Surélever la jambe régulièrement

Quand la jambe gonfle ou devient lourde, placez un coussin sous le mollet (pas sous le genou) pendant quelques minutes plusieurs fois par jour. Cela aide le retour veineux et diminue la sensation de tension.

4. Utiliser la chaleur tiède

Une chaleur douce et stable (bouillotte, bain tiède, douche prolongée) aide à détendre les muscles et à diminuer la douleur.

⚠️ Évitez les sources trop chaudes : la peau algodystrophique est fragile et réagit vite.

5. Pressothérapie ou bas de contention (selon tolérance)

Si vous disposez d’un appareil de pressothérapie légère, elle peut être utilisée quelques fois par semaine pour améliorer la circulation et réduire l’œdème.

Sinon, un bas de contention de classe 2 peut aider à limiter le gonflement, surtout en position debout prolongée.

📌 En résumé :

Chaque petit geste compte. Bouger, masser, respirer, surélever la jambe et maintenir la circulation sont vos meilleurs alliés entre les séances. Ces actions simples soutiennent directement le travail réalisé au cabinet et vous aident à reprendre confiance en votre genou.


Les traitements médicaux complémentaires

La prise en charge de l’algodystrophie du genou après prothèse est toujours pluridisciplinaire. La kinésithérapie en est une composante essentielle, mais elle doit s’intégrer dans un accompagnement médical global.

Chaque cas étant différent, ces traitements sont à discuter avec votre médecin ou chirurgien.

1. Médicaments antalgiques et anti-inflammatoires 💊

Dans les premières semaines, ils aident à contrôler la douleur et à éviter la spirale de protection excessive.

Parfois, un traitement de fond spécifique peut être proposé pour stabiliser la réaction neurovasculaire. Ces traitements nécessitent toujours un suivi médical précis.

2. Infiltrations ou blocs nerveux 💉

Lorsque la douleur reste trop intense, une infiltration locale (sous contrôle radiologique ou échographique) ou un bloc sympathique peut aider à “réinitialiser” le circuit nerveux local et permettre à la rééducation de reprendre plus sereinement.

Ces gestes ne sont pas systématiques, mais peuvent marquer un tournant positif dans certains cas.

3. Soutien psychologique et gestion du stress

L’algodystrophie ne vient pas “de la tête”, mais elle épuise le moral. L’anxiété, le découragement ou le manque de sommeil peuvent accentuer la perception de la douleur.

Un accompagnement par un psychologue ou un professionnel spécialisé en douleur chronique peut aider à rompre le cercle douleur–tension–fatigue.

4. Appareils et thérapies complémentaires

  • TENS (neurostimulation électrique transcutanée) : envoie de légères impulsions électriques qui modulent la douleur.
  • Balnéothérapie : soulage la raideur et diminue la charge sur l’articulation.
  • Ergothérapie : aide à adapter les gestes du quotidien pour bouger sans douleur.

📌 En résumé :

Le traitement médical vise à calmer l’inflammation et la douleur nerveuse, pendant que la kinésithérapie entretient la fonction.

L’association des deux, accompagnée d’un bon sommeil, d’une alimentation équilibrée et d’un suivi régulier crée les conditions optimales pour que le corps retrouve son équilibre.


Produits utiles pour accompagner la récupération

Je cite ici quelques produits, par ordre d’importance, que je recommande parfois à mes patients selon leur tolérance et leur stade de récupération.

Ce ne sont pas des prescriptions médicales, mais des aides pratiques que j’ai pu tester ou observer en rééducation.
Utilisés avec mesure, ils peuvent soulager les symptômes et prolonger les effets des séances à la maison.

🟢 🧦 Bas de contention (classe 2)

🎯 Pourquoi en premier :
→ simple et utile dès la phase post-opératoire.
C’est l’un des meilleurs moyens de prévenir ou limiter l’œdème et d’améliorer la circulation sans effort.

Ils doivent toutefois être utilisés avec l’accord du médecin en cas de problèmes circulatoires, de diabète ou de plaie cutanée.

💡 Conseils : à enfiler le matin, retirer le soir. Choisir la taille selon les mesures de jambe.
👉 Exemple de bas de contention de type 2.

🟢 🛏️ Coussin ou repose-jambes ergonomique

🎯 Pourquoi :
→ favorise le drainage passif et le repos circulatoire la nuit, sans gêne articulaire.
Très utile quand la jambe gonfle ou pèse après la marche ou la station debout.

💡 Conseils : placer sous les mollets (pas sous le genou). Utiliser au repos ou la nuit.
👉 Exemple de repose jambe.

🟢 ❄️ Poche froide/chaud réversible pour genou

🎯 Pourquoi :
→ utile dès les premières semaines pour moduler la douleur et la chaleur locale.
Simple, économique, et bien tolérée par la plupart des patients.

💡 Conseils : 10–15 min, plusieurs fois/jour, avec tissu protecteur.
👉 Exemple de poche froide/chaud pour genou.

🟢 🦵 Bottes de pressothérapie réglables

🎯 Pourquoi :
→ très efficaces pour relancer le drainage et soulager la sensation de jambe lourde.
Intéressantes surtout à domicile, dans les phases où la douleur est stable et non inflammatoire.

💡 Conseils : 15–20 min, 2 à 3 fois/semaine, sur douleur stable. Pression douce (50–90 mmHg).
👉 Exemple de bottes de pressothérapie.

🟡 🧴 Huile de massage drainante naturelle

🎯 Pourquoi :
→ excellente pour l’auto-massage et la désensibilisation cutanée, favorise le retour sensoriel et le confort.
Elle aide aussi à redonner confiance dans le toucher du genou.

💡 Conseils : appliquer du bas vers le haut, sans appuyer. Idéale après la douche.
👉 Exemple d’huile de massage.

🟡 ⚡ Appareil TENS (neurostimulation)

🎯 Pourquoi :
→ utile pour la douleur chronique neuropathique, mais à réserver aux patients motivés et bien accompagnés.
Intéressant, mais demande un peu plus de maîtrise.

💡 Conseils : 20–30 min, sur avis kiné/médecin. Contre-indiqué avec pacemaker.
👉 Exemple de TENS.

🔴 Produits à éviter en cas d’algodystrophie

  • ❌ Genouillères chauffantes bas de gamme : chaleur trop forte, risque de brûlure et contre-indiquées en phase chaude.
    Préférez une chaleur douce (bouillotte tiède, bain à 34–36°C).
  • ❌ Crèmes “miracles” : souvent sans preuve et irritantes (camphre, menthol, piment).
    Préférez une huile neutre ou drainante.
  • ❌ Orthèses rigides non prescrites : bloquent la mobilité et entretiennent la raideur.
    Réservez-les uniquement sur indication médicale.

✅ Conseil kiné

Commencez par les outils les plus simples : bas, coussin, poche froide. Les appareils comme la pressothérapie ou le TENS viennent ensuite, quand la douleur devient plus stable et que le genou retrouve un peu de confiance.


Quand faut-il reconsulter ? 🩺

Dans la majorité des cas, l’algodystrophie du genou après prothèse évolue lentement mais favorablement.

Cependant, certains signes doivent pousser à reprendre contact avec votre médecin ou votre chirurgien, surtout si les symptômes changent brutalement.

🚩 1. Douleur qui s’intensifie nettement

Une douleur qui redevient vive, pulsatile ou insupportable malgré les séances et le traitement nécessite un contrôle.
Cela peut traduire un épisode inflammatoire trop actif, une infection (rare), ou un autre problème local.

🚩 2. Gonflement soudain ou rougeur importante

Si le genou devient chaud, rouge et tendu d’un seul coup, sans raison apparente, il est prudent de consulter.
Le médecin pourra vérifier qu’il ne s’agit pas d’une complication infectieuse ou vasculaire (phlébite).

🚩 3. Fièvre, plaie qui suinte ou cicatrice douloureuse

Ces signes ne sont pas liés à l’algodystrophie et nécessitent un avis médical rapide.

🚩 4. Perte de mobilité rapide ou genou “bloqué”

Une régression brutale des amplitudes malgré un bon suivi kiné justifie un bilan complémentaire.
Le chirurgien pourra vérifier la position de la prothèse, l’état articulaire et guider la suite du traitement.

🚩 5. Découragement marqué ou sommeil perturbé

La douleur chronique use le moral. En parler à votre médecin ou à votre kiné permet parfois de mettre en place un accompagnement de la douleur ou un soutien psychologique ciblé.


💬 Message du kiné :

« L’algodystrophie évolue toujours par phases : certaines semaines paraissent régressives, puis les progrès reviennent.

Mais si quelque chose change soudainement : douleur, chaleur, blocage, fièvre, il vaut mieux vérifier avec le médecin. »

L’algodystrophie du genou après prothèse est une épreuve exigeante, autant sur le plan physique que moral. Beaucoup de patients me disent qu’ils ont l’impression de “revenir en arrière” alors qu’ils font tout ce qu’il faut.

Je comprends cette frustration, mais il faut savoir que le corps finit toujours par retrouver son équilibre.

Ce n’est pas une douleur sans fin, c’est un processus lent de réadaptation. Et chaque petit progrès, même invisible à court terme, compte vraiment.


Conclusion : algodystrophie au genou après prothèse

La clé de la récupération réside dans la patience, la cohérence du suivi et la confiance dans le mouvement. Le rôle du kinésithérapeute n’est pas seulement d’améliorer la mobilité : il est aussi d’aider le patient à traverser cette phase sans perdre confiance en son genou ni en son corps.

Avec du temps, de la régularité et un accompagnement adapté, la chaleur s’atténue, la douleur recule, la raideur se lève peu à peu,
et le genou retrouve son aisance, souvent même plus qu’on ne l’aurait cru au départ. 😉

💬 En résumé :

  • L’algodystrophie n’est pas une complication irréversible.
  • Le traitement combine repos relatif, mouvement mesuré et accompagnement médical.
  • La kiné permet d’entretenir la vie du genou pendant que le système nerveux se rééquilibre.
  • Et, surtout, la guérison est la règle : elle demande du temps, pas de résignation.

FAQ – Questions fréquentes sur l’algodystrophie du genou après prothèse

❓1. Comment savoir si ma douleur après prothèse du genou est une algodystrophie ?

Une douleur persistante, brûlante ou incohérente plusieurs semaines après la chirurgie, associée à un gonflement, une chaleur inhabituelle, une raideur marquée et parfois une peau brillante, doit faire évoquer une algodystrophie.

Le diagnostic est clinique et doit être confirmé par le médecin ou le chirurgien, parfois avec des examens (IRM, scintigraphie).

❓2. Quelle est la durée d’une algodystrophie du genou ?

L’évolution est variable, mais dure en moyenne entre 6 mois et 18 mois. Les douleurs diminuent progressivement, la mobilité revient lentement.

Un suivi régulier et une rééducation douce permettent de raccourcir la phase douloureuse et de préserver la fonction du genou.

❓3. Est-ce que la kinésithérapie peut aggraver l’algodystrophie ?

Non, à condition qu’elle soit adaptée. Une kiné trop intense ou douloureuse peut entretenir la réaction, mais une prise en charge douce et progressive aide à calmer le système nerveux et à restaurer la mobilité.

Le mot d’ordre : stimuler sans forcer.

❓4. Quelle différence entre algodystrophie et infection de prothèse ?

L’infection s’accompagne souvent de fièvre, de plaie rouge ou suintante et d’une élévation des marqueurs biologiques.

L’algodystrophie, elle, provoque douleur et gonflement, mais sans signe infectieux ni anomalie sanguine. En cas de doute, il faut toujours consulter votre médecin.

❓5. Peut-on guérir complètement d’une algodystrophie du genou ?

Oui. Même si la récupération est longue, la guérison est la règle. Avec un suivi médical et kiné régulier, la douleur disparaît progressivement et le genou retrouve sa fonction normale.

Certaines séquelles mineures (raideur légère, sensibilité résiduelle) peuvent persister quelques mois, mais elles régressent avec le temps et l’activité.


📚 Sources scientifiques et médicales

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    👉 Lien PubMed : pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17515744 — montre la faible sensibilité globale des examens et rappelle que le diagnostic est cliniquePubMed
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    👉 Lien PubMed : pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30811121 — synthèse francophone rappelant que la physiothérapie/ergothérapie est au cœur du traitementPubMed

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