VOTRE KINESITHERAPEUTE DU SPORT.

Santé

Genou qui se bloque : que faire en cas de blocage ?

11 Minutes de lecture

Vous marchez normalement… et soudain, votre genou se fige. Impossible de le tendre ou de le plier sans gêne, voire sans douleur. Ce phénomène de genou qui se bloque, brutal ou progressif, peut surprendre, inquiéter, et perturber complètement votre journée.

Rassurez-vous : dans la majorité des cas, il est possible d’agir rapidement pour soulager la gêne, en comprenant la cause du blocage et en adoptant les bons gestes dès les premières minutes.

Dans cet article, je vous explique :

  • Pourquoi votre genou peut se bloquer.
  • ✅ Ce que vous pouvez faire immédiatement chez vous,
  • Quand il est nécessaire de consulter ou de passer une IRM,
  • ✅ Et comment la kinésithérapie peut vous aider à retrouver votre mobilité.

Blocage du genou : une gêne handicapante

Lorsqu’un genou se bloque, la sensation est souvent décrite comme une impossibilité de bouger l’articulation, comme si quelque chose coinçait à l’intérieur. Cela peut vous empêcher de tendre ou de plier complètement la jambe, et provoquer une boiterie immédiate.

Même si ce type de blocage est rarement dangereux en soi, il peut vite devenir très handicapant :

  • Il vous oblige à marcher le genou fléchi.
  • Il peut entraîner une douleur persistante ou une appréhension au mouvement.
  • Et il interrompt souvent vos activités quotidiennes ou sportives.

Ce type de posture, qu’on appelle une position antalgique, est un réflexe de protection du corps face à la douleur. Mais si elle se prolonge, elle peut entraîner un cercle vicieux : perte de mobilité, fonte musculaire, et compensation sur l’autre jambe.

Heureusement, il est souvent possible d’agir dès les premières heures, avec quelques gestes simples pour tenter de débloquer le genou et limiter les conséquences à long terme.


Faut-il s’inquiéter d’un genou bloqué ?

Le blocage du genou peut être impressionnant, surtout s’il apparaît soudainement ou sans cause évidente. Mais tous les blocages ne sont pas graves, et ils ne nécessitent pas toujours une consultation en urgence.

Ce qui est important, c’est de distinguer entre un blocage fonctionnel, souvent lié à la douleur, et un blocage mécanique, provoqué par un obstacle réel à l’intérieur de l’articulation (comme un fragment de ménisque, par exemple).

Voici quelques signes qui peuvent vous aider à y voir plus clair :

  • 🔹 Blocage ponctuel, non douloureux, qui disparaît en bougeant un peu : cela peut être bénin. La gêne est souvent due à une raideur, un déséquilibre musculaire ou un faux mouvement.
  • 🔹 Blocage douloureux, associé à une sensation de craquement ou de claquement : il peut s’agir d’un petit frottement avec le ménisque qui bloque le genou ou d’un blocage entre les structures à l’intérieur du genou (conflit intra-articulaire).
  • 🔹 Blocage franc, qui persiste malgré vos efforts pour bouger le genou : dans ce cas, il est préférable de consulter. Une IRM sera souvent nécessaire pour évaluer ce qui se passe à l’intérieur.

📌 En résumé : si le blocage est transitoire et que vous parvenez à bouger à nouveau après quelques exercices simples, pas d’urgence. En revanche, si la gêne persiste, s’aggrave ou s’accompagne d’un gonflement, il vaut mieux consulter le médecin ou votre kinésithérapeute.

👉 J’ai récemment vu un patient qui marchait depuis deux semaines avec le genou bloqué en flexion, sans réelle douleur, mais incapable de le tendre. Le blocage était franc. Je l’ai orienté sans attendre vers un spécialiste, suspectant une lésion méniscale. L’IRM a confirmé une anse de seau. Dans ce type de cas, pas d’hésitation : il faut consulter.


Que faire immédiatement ?

Lorsque votre genou se bloque, c’est souvent très déstabilisant. Vous ne savez pas si vous pouvez bouger, si vous devez consulter en urgence, ou simplement attendre que “ça passe”. Rassurez-vous : dans beaucoup de cas, vous pouvez déjà faire quelques gestes simples chez vous pour améliorer la situation. L’objectif sera de soulager la douleur dans un premier temps puis de relancer doucement la mobilité de votre genou.

Étape 1 : soulager la douleur

Souvent, c’est la douleur qui vous empêche de bouger. Le premier réflexe à adopter est de calmer cette douleur. Voici ce que vous pouvez faire :

  • Appliquer du froid sur le genou (un sac de glace ou un sachet de légumes surgelés enveloppé dans un linge) pendant 15 à 20 minutes. Ce pack chaud/froid s’adapte facilement à toutes les zones du corps grâce à sa bande de maintien, idéale pour un usage confortable et ciblé.
  • Si vous le tolérez et que vous n’avez pas de contre-indication médicale, vous pouvez prendre :
    • du paracétamol,
    • ou un anti-inflammatoire léger comme l’ibuprofène (par exemple 400 mg), disponible en pharmacie.

Installez-vous dans une position confortable, sans forcer sur votre jambe. Le simple fait de rester détendu quelques minutes peut déjà atténuer la tension musculaire autour du genou.

💡 Une douleur mal calmée peut provoquer un réflexe de protection musculaire. Résultat : le genou reste “verrouillé”. En diminuant la douleur, on donne une chance au mouvement de revenir.

Étape 2 : tester un petit exercice doux

Si la douleur a un peu diminué, vous pouvez tenter un exercice très simple pour “débloquer” le genou en douceur, sans forcer.

Contraction isométrique du quadriceps (sans bouger la jambe)

  1. Asseyez-vous ou allongez-vous avec le genou légèrement fléchi.
  2. Placez vos mains sous votre genou pour le soutenir.
  3. Appuyez doucement votre genou contre vos mains, en contractant la cuisse, mais sans chercher à bouger la jambe.
  4. Tenez la contraction 5 à 10 secondes, puis relâchez. Recommencez 5 à 10 fois.

👉 Si l’exercice se passe bien, vous pouvez essayer d’allonger un peu plus la jambe, puis le refaire en plaçant un coussin sous votre genou pour mieux sentir la contraction.

📌 Ce type d’exercice permet de réactiver les muscles autour du genou, sans danger, et peut aider à relancer progressivement le mouvement.

Et si vous devez marcher malgré tout ?

Si votre genou reste bloqué en flexion et que vous n’arrivez pas à l’étendre complètement, il est probable que vous commenciez à boiter. Le fait de compenser peut entraîner, à la longue, des douleurs ailleurs : hanche, dos, ou même au niveau du genou opposé. Dans ce cas, il peut être judicieux d’utiliser temporairement une béquille pour soulager l’appui et éviter de trop compenser.

👉 Je vous explique dans cet article dédié comment bien utiliser une béquille pour soulager votre appui.

Et si le blocage ne passe pas ?

Pas de panique. Si malgré le froid, le repos et les exercices, votre genou reste bloqué ou douloureux, il est temps de consulter. Dans ce cas, il est probable qu’il y ait une cause mécanique plus sérieuse (comme un petit fragment de ménisque coincé), qu’on pourra explorer avec une IRM.

💡Mais dans tous les cas, commencez par essayer les gestes ci-dessus : ils sont sans risque, accessibles, et peuvent déjà vous soulager sans attendre.


Blocage mécanique ou blocage douloureux ?

Quand on parle de genou bloqué, on regroupe en réalité deux types de blocages bien différents. Et les prises en charge ne sont pas tout à fait les mêmes. D’où l’intérêt de bien comprendre ce qui se passe dans votre articulation.

Blocage mécanique

Un blocage mécanique signifie qu’un élément solide à l’intérieur de l’articulation empêche physiquement le mouvement. Cela peut être :

  • un fragment de ménisque déchiré (comme une languette mobile),
  • un corps étranger, comme un petit morceau de cartilage, d’os, ou encore un kyste poplité,
  • ou plus rarement, une lésion structurelle post-traumatique.

Le genou peut alors rester coincé en flexion ou en extension, avec une sensation de “butée” ou de “cran”. Même si vous voulez forcer, il ne bouge pas.

Ce type de blocage peut être douloureux… ou non. Mais il a tendance à persister malgré les exercices ou le repos. C’est généralement dans ce cas qu’une IRM est nécessaire pour visualiser la cause du blocage.

Blocage douloureux (ou réflexe)

À l’inverse, un blocage douloureux est un blocage fonctionnel : ici, rien ne coince vraiment dans l’articulation. Mais la douleur (ou parfois un gonflement) provoque une inhibition musculaire réflexe. Le genou “refuse” de bouger pour se protéger.

Ce blocage est plus fréquent dans les suites :

  • d’une entorse du genou,
  • d’un faux mouvement,
  • ou d’un épisode inflammatoire.

💡 La bonne nouvelle ? Ce type de blocage cède souvent en quelques heures grâce au traitement de la douleur, au repos, au froid et à de petits exercices doux comme ceux vus précédemment.

Comment les différencier ?

Voici quelques repères utiles :

Blocage mécaniqueBlocage douloureux
Mouvement ?Impossible malgré les effortsGêne mais légère amélioration possible
Douleur ?Parfois absenteDouleur présente, surtout à certains mouvements
Apparition ?Soudaine, parfois après un faux mouvementSouvent progressive ou liée à un traumatisme
Réponse à l’exercice ?Faible ou nulleAmélioration possible
Genou qui se bloque : comparatif entre un blocage mécanique et un blocage douloureux.

📌 En cas de doute, un examen clinique et une IRM permettront de confirmer le type de blocage.


Causes possibles de blocage mécanique

Quand un blocage du genou est d’origine mécanique, cela signifie qu’un élément “physique” à l’intérieur de l’articulation empêche le mouvement normal. Ce n’est pas simplement une douleur ou une raideur : quelque chose fait obstacle.

Voici les causes les plus fréquentes que nous rencontrons en cabinet ou en consultation spécialisée :

 🔸 Déchirure du ménisque : l’anse de seau

L’une des causes les plus fréquentes est la fameuse anse de seau méniscale.

Il s’agit d’une déchirure du ménisque (le ménisque interne ou externe), qui crée une languette mobile. Cette portion de ménisque peut venir se coincer dans l’articulation, comme un tiroir qui se bloque parce qu’un objet l’empêche de se fermer.

Ce que vous pouvez ressentir :

  • Une sensation de “butée” ou de claquement à certains mouvements.
  • Un genou bloqué en extension ou en flexion, sans pouvoir le débloquer.
  • Parfois, peu ou pas de douleur au repos.
Genou qui se bloque par une déchirure du ménisque en anse de seau.

📌 Le diagnostic se confirme avec une IRM, et le traitement est souvent chirurgical : ablation du fragment méniscal ou suture, selon les cas.

 🔸 Blocage après entorse du genou

Un blocage mécanique peut aussi survenir après une entorse, notamment si les ligaments croisés sont touchés.

Voici ce qui peut expliquer ce type de blocage :

  • Une lésion méniscale associée,
  • Un fragment du ligament rompu qui gêne le mouvement (appelé parfois « cyclope », lorsqu’il reste un “paquet fibreux” dans la zone d’extension),
  • Un œdème ou du sang dans l’articulation (hémarthrose) qui augmente la pression.

Dans ces cas-là, on retrouve souvent une perte d’extension, une sensation d’accrochage, et une appréhension importante à bouger.

👉 L’IRM est là encore l’examen clé pour faire le point.

🔸 Corps étranger intra-articulaire

Un petit fragment d’os ou de cartilage peut également se détacher et circuler dans l’articulation, jusqu’à se coincer entre le fémur et le tibia.

Cela peut survenir :

  • dans le cadre d’une arthrose évoluée,
  • après un traumatisme articulaire (choc direct, entorse),
  • ou dans des maladies plus rares comme l’ostéochondrite ou la chondromatose (présence de plusieurs petits corps étrangers dans le genou).

Ce que vous pouvez ressentir :

  • Des sensations d’accrochage ou de blocage ponctuel.
  • Une gêne mécanique à la marche ou à la flexion.
  • Des blocages incomplets mais répétés.

📌 Ces petits corps étrangers sont parfois difficiles à détecter, même à l’IRM. On les voit mieux avec un arthroscanner, ou au moment de l’exploration chirurgicale.


Rééducation du genou bloqué : une étape à ne pas négliger

Une fois que le blocage du genou est levé, que ce soit spontanément, grâce à des exercices, ou après un déblocage médical ou chirurgical, la rééducation devient essentielle.

Même si le genou ne fait plus mal ou ne semble plus “coincé”, il reste souvent une perte de mobilité, de force ou une appréhension à bouger normalement. Sans prise en charge, cela peut conduire à des récidives, à une boiterie persistante, ou à des douleurs secondaires (hanche, dos…).

🎯 Objectifs de la rééducation kiné

  • Récupérer toute l’amplitude du genou (extension surtout).
  • Réactiver les muscles, en particulier le quadriceps.
  • Reprendre une marche fluide, sans compensation.
  • Travailler la stabilité et la proprioception.
  • Éviter un nouveau blocage ou la peur de bouger.

En cabinet, la rééducation se fait par étapes :

  1. Mobilité douce et soulagement (mobilisations, exercices légers).
  2. Renforcement musculaire progressif (quadriceps, fessiers, ischios).
  3. Retour à la fonction (marche, escaliers, sport).

Et à la maison ?

Votre kiné pourra vous proposer quelques exercices simples à faire entre les séances :

  • Contractions du quadriceps en position assise.
  • Petits mouvements d’extension de votre genou avec une serviette.
  • Des étirements.

💡 L’essentiel n’est pas d’aller vite, mais d’avancer régulièrement et progressivement, à votre rythme, sans douleur excessive.


Conclusion : que retenir en cas de genou bloqué ?

Un genou qui se bloque, surtout s’il survient soudainement, peut être source d’inquiétude. Pourtant, dans de nombreux cas, ce blocage peut être soulagé sans urgence, avec quelques gestes simples : du repos, du froid, un traitement antalgique adapté, et quelques exercices doux.

Mais il est aussi important de reconnaître les signes qui doivent alerter : un blocage persistant, une gêne mécanique franche, une douleur vive, ou un antécédent de traumatisme du genou. Dans ces cas, un bilan par IRM et l’avis d’un spécialiste sont souvent nécessaires.

Quelle que soit la cause, la kinésithérapie a toute sa place dans votre récupération. Elle permet de :

  • restaurer votre mobilité,
  • renforcer votre genou,
  • et éviter les récidives ou les compensations durables.

FAQ – Genou qui se bloque : vos questions les plus fréquentes

🔹 Est-ce grave si mon genou se bloque ?

Pas toujours. Si le blocage est ponctuel, disparaît rapidement et n’est pas très douloureux, cela peut être bénin. En revanche, un blocage persistant, répétitif ou accompagné de douleurs vives mérite une consultation et, souvent, une IRM.

🔹 Peut-on marcher avec un genou bloqué ?

En général, on peut marcher en boitant, avec le genou fléchi. Mais attention : cette boiterie de protection peut provoquer d’autres douleurs (hanche, dos) et entraîner une fonte musculaire si elle dure. Si le blocage ne cède pas rapidement, mieux vaut consulter et prendre temporairement une béquille.

🔹 Dois-je forcer pour débloquer mon genou ?

NonNe forcez jamais un genou bloqué. Cela risquerait d’aggraver une lésion existante, comme un fragment de ménisque déplacé. Privilégiez les exercices doux et progressifs, ou consultez un professionnel.

🔹 Est-ce qu’une attelle peut aider à débloquer le genou ?

Une attelle peut être utile dans les premières heures pour immobiliser et soulager la douleur, surtout après un traumatisme. Mais elle ne résout pas la cause du blocage, et ne doit pas être utilisée trop longtemps sans avis médical.

🔹 Quels sont les signes qu’il faut faire une IRM ?

  • Blocage qui dure plus de 48h malgré le repos.
  • Sensation de “butée” ou de claquement interne.
  • Antécédent d’entorse ou de traumatisme.
  • Blocages qui se répètent.
  • Difficulté à tendre complètement la jambe.

🔹 Le genou peut-il se rebloquer plus tard ?

Oui, surtout si la cause mécanique n’a pas été traitée ou si la rééducation est incomplète. D’où l’importance de bien renforcer le genou et de restaurer sa mobilité avec un accompagnement kiné adapté.


Sources scientifiques et médicales 📚

NEWSLETTER

Mes Conseils Santé, Directement dans votre Boite ! 📧

ABONNEZ VOUS ICI ! 😉 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *