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Les 6 mythes de la course à pied: démêlons le vrai ✅ du faux ❌ !

Course à pied

Course à pied

Êtes-vous un adepte de la course à pied ?  Que vous soyez un coureur chevronné ou débutant, il est probable que vous ayez déjà entendu des idées reçues sur ce sport.

Blessures articulaires, inutilité des étirements, nécessité de la musculation… Qu’en est-il réellement ? 🔍

Dans cet article, nous allons nous pencher sur 6 mythes courants liés à la course à pied et les confronter à la lumière des données scientifiques 📝 les plus récentes. 

En tant que kiné du sport, j’ai accompagné des coureurs de tous niveaux depuis de nombreuses années. Et je remarque que ce sont toujours les mêmes idées reçues qui reviennent.

Grâce à mes recherches scientifiques et à mon expertise, je vous propose un éclairage objectif sur la course à pied. Prêts à faire tomber les barrières et à repousser vos limites ?

C’est parti ! 🏃

Sommaire

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Mythe n°1 ❌

« Les étirements avant la course sont indispensables pour améliorer la performance et prévenir les blessures »

Un rituel encore bien ancré dans les habitudes des coureurs

Depuis des années, les coureurs ont intégré les étirements statiques1 dans leur routine d’avant-course. Assouplissement des muscles, amélioration de la performance, prévention des blessures… Les bienfaits supposés des étirements sont nombreux et largement diffusés.

1Étirement statique (passif) : C’est un type d’étirement réalisé sans contraction musculaire volontaire. Il s’agit de placer un muscle dans une position d’allongement et de maintenir cette position pendant une durée déterminée, généralement 30 secondes à 1 minute.

Mais qu’en est-il réellement ?

Les recherches scientifiques récentes remettent en question l’utilité des étirements statiques avant une course à pied d’intensité basse ou modérée.

Des études contradictoires

Une étude publiée en 2018 dans le Journal of Sports Science & Medicine a analysé l’effet des étirements statiques sur la performance et le risque de blessures chez des coureurs. Les résultats ont montré que les étirements n’avaient aucun impact significatif sur la performance ni sur le taux de blessures.

D’autres études ont également conclu que les étirements statiques avant une course à pied n’étaient pas bénéfiques et pouvaient même être nuisibles dans certains cas.

Pourquoi les étirements statiques ne sont-ils pas efficaces avant la course ?

Les étirements statiques, réalisés de manière passive, ne permettent pas d’augmenter la température corporelle 🌡 ni de préparer les muscles à l’effort. Ils peuvent même diminuer la force musculaire et la puissance, ce qui peut être contre-productif pour la performance.

Que faire à la place ?

Si les étirements statiques ne sont pas recommandés avant la course, il existe d’autres alternatives plus efficaces pour préparer votre corps à l’effort :

Mon Conseil Kiné ✅ :

Les étirements statiques avant la course ne sont pas indispensables et peuvent même être nuisibles. Privilégiez plutôt un échauffement dynamique et une activation musculaire pour préparer votre corps à l’effort.

Mythe n°2 ❌

« Courir abîme les articulations et favorise l’arthrose »

Une idée reçue tenace

Parmi les craintes fréquemment exprimées par les novices comme les coureurs confirmés, la question de l’impact de la course à pied sur les articulations est récurrente. L’idée selon laquelle cette pratique sportive fragilise les articulations et favorise l’apparition de l’arthrose est largement répandue. Je l’entends encore très fréquemment.

Que nous dit la science ? 📖

Des études récentes menées par des chercheurs spécialisés en médecine du sport et en biomécanique a prouvé que, la course à pied pratiquée de manière raisonnée et adaptée n’a pas d’effet néfaste sur les articulations.

D’où vient cette idée ? 🤷🏻‍♀️

L’association entre course à pied et arthrose découle probablement de l’observation de certains cas où des coureurs, souvent des coureurs intensifs ou mal préparés, souffrent de douleurs articulaires. 

Mais ces douleurs ne sont pas nécessairement dues à l’usure des articulations et peuvent provenir d’autres facteurs tels que :

Courir renforce les articulations !

Contrairement à l’idée reçue, la course à pied, pratiquée de manière régulière et adaptée, peut avoir un effet bénéfique sur les articulations. En effet, la course à pied stimule la production de synovie, le liquide qui lubrifie les articulations et favorise leur bon fonctionnement. De plus, elle permet de renforcer les muscles et les tendons qui entourent les articulations, ce qui contribue à les stabiliser et à les protéger. 🛡

Pour une pratique sans risque

Afin de profiter pleinement des bienfaits de la course à pied tout en préservant vos articulations, il est important de respecter certaines consignes :

Mon Conseil Kiné ✅ :

La course à pied, pratiquée de manière raisonnée et adaptée, n’est pas néfaste pour les articulations. Au contraire, elle peut avoir un effet bénéfique en renforçant vos muscles et tendons, et en stimulant la production de synovie. N’hésitez donc pas à chausser vos baskets et à partir courir !

Mythe n°3 ❌

« Il faut toujours courir plus vite et plus longtemps pour progresser »

.

La course à pied : une quête de performance effrénée ?

Nombreux sont les coureurs qui se lancent dans cette discipline avec l’ambition d’améliorer constamment leurs performances. Vous en faites peut-être partie également. Vous vous imposez des rythmes soutenus, augmentez sans cesse la distance de vos parcours et enchaînez les entraînements, persuadés que la clé du progrès réside dans l’intensité et la quantité.

Mais qu’en est-il réellement ?

L’idée selon laquelle il faut toujours courir plus vite et plus longtemps pour progresser est une vision erronée et contre-productive de la course à pied. En effet, la recherche de performance excessive peut mener à des blessures, à une démotivation et à une stagnation ➡️. Voire une régression ↘️ des résultats.

La variété au service de la progression

La réalité est que la progression en course à pied passe par une approche plus diversifiée et équilibrée de l’entraînement. Intégrer une variété d’allures, de distances et de types d’entraînements est essentiel pour stimuler le corps et l’esprit de manière optimale.

Pourquoi la monotonie ne rime pas avec progression ?

Miser uniquement sur des entraînements intenses et de longues distances peut avoir des conséquences néfastes :

L’importance de la variété

Introduire de la variété dans son programme d’entraînement permet de :

Exemples d’entraînements variés :

2VMA : C’est un indicateur de performance important en course à pied. Elle correspond à la vitesse à laquelle votre corps utilise le maximum d’oxygène (VO2 max) lors d’un effort physique. En d’autres termes ,c’est la vitesse la plus élevée que vous pouvez maintenir pendant une durée de 3 à 6 minutes environ, avant que votre corps ne soit en état d’hypoxie (manque d’oxygène).

3Puissance anaérobie : correspond à la capacité maximale du corps à produire de l’énergie sans utiliser d’oxygène lors d’un effort physique intense et de courte durée.

Mon Conseil Kiné ✅ :

La progression en course à pied ne se résume pas à une course effrénée vers la performance. Misez plutôt sur la variété des entraînements en alternant intensités, distances et types d’exercices différents afin de stimuler votre corps et votre esprit de manière optimale et progresser durablement. Ainsi, vous continuerez de prendre du plaisir à courir. 😉

N’oubliez pas que chaque individu est unique et qu’il est important d’adapter son programme d’entraînement à ses propres besoins, objectifs et ressentis.

Mythe n°4 ❌

« Il faut contrôler la pronation pour éviter les blessures »

Une idée reçue coriace chez les coureurs

Parmi les conseils fréquemment prodigués aux coureurs, notamment aux débutants, figure la recommandation de contrôler leur pronation.

La pronation est un mouvement naturel du pied vers l’intérieur lors de la marche et de la course. Il est souvent perçue comme un facteur de risque de blessures. Cette croyance a conduit à la promotion de chaussures de course « anti-pronation » et d’exercices visant à corriger la pronation ou encore par la prescription de semelles orthopédiques.

Que nous dit la science sur la pronation et les blessures en course à pied ? 🔍

L’idée 💡 selon laquelle un contrôle excessif de la pronation permet de prévenir les blessures chez les coureurs a longtemps été véhiculée, notamment par certains podologues et fabricants de chaussures de sport. 

Cette croyance reposait sur l’observation de certains cas où des coureurs pronateurs excessifs ou présentant des déséquilibres musculaires souffraient de douleurs articulaires ou de blessures.

Cependant, des études scientifiques récentes menées par des chercheurs en biomécanique et en médecine du sport ont remis en question cette idée reçue. En effet, aucune preuve scientifique solide n’établit un lien direct entre la pronation et un risque accru de blessures chez les coureurs.

Les résultats de ces recherches indiquent que :

Des études récentes ont même montré que :

📌 ⚠️ Attention, je ne dis pas que ces recherches ne signifient pas que la pronation ne joue aucun rôle dans les blessures. En effet, dans certains cas, une pronation excessive ou associée à d’autres facteurs de risque peut effectivement contribuer à l’apparition de douleurs ou de blessures.

D’où vient cette idée ?

L’association entre pronation et blessures découle probablement de l’observation de certains cas où des coureurs, souvent des coureurs pronateurs excessifs ou présentant des déséquilibres musculaires, souffrent de douleurs articulaires ou de blessures. Mais ces douleurs ne sont pas nécessairement dues à la pronation elle-même, mais peuvent provenir d’autres facteurs tels que :

Plutôt que de chercher à contrôler la pronation à tout prix, il est important de se concentrer sur les éléments suivants :

Mon Conseil Kiné ✅ :

La pronation est un mouvement naturel du pied qui ne doit pas être excessivement contrôlée chez les coureurs. Pour prévenir les blessures, focalisez vous plutôt sur une technique de course adaptée, un choix de chaussures judicieux, un entraînement progressif et une écoute attentive de votre corps que de chercher à corriger la pronation à tout prix.

Mythe n°5 ❌

« La musculation avec charge n’est pas pour les coureurs »

Ce mythe est encore largement répandu parmi les coureurs, mais il est temps de le déconstruire !

De nombreux coureurs pensent que la musculation avec charge 🏋🏻‍♀️ va les ralentir et augmenter leur poids corporel, ce qui est faux 🚫. En réalité, la musculation présente de nombreux avantages pour les coureurs, à la fois pour la performance que pour la prévention des blessures.

Pourquoi ce mythe est-il faux ?

Que disent les études ? 📖

Des études scientifiques ont démontré que la musculation avec charge :

Quels types d’exercices et quelle fréquence pour les coureurs ?

Choisissez des exercices de musculation complets qui travaillent plusieurs groupes musculaires en même temps (exercices poly-articulaires).

La fréquence 📅 d’entraînement recommandée est de 1-2 séances par semaine, avec un jour de repos entre chaque séance. Commencez avec des charges légères et augmentez progressivement l’intensité au fil du temps.

Mon Conseil Kiné ✅ :

La musculation avec charge est un complément indispensable à l’entraînement des coureurs. En intégrant des séances de musculation à votre routine, vous améliorerez vos performances, réduirez le risque de blessures et profiterez pleinement des bienfaits de la course à pied.

Mythe n°6 ❌

« L’amorti de la chaussure protège les articulations »

L’idée reçue selon laquelle l’amorti d’une chaussure protège les articulations est courante. Si l’on imagine que des chaussures ultra-amortissantes absorbent les chocs et épargnent nos articulations, la réalité est bien plus complexe et nuancée

Pourquoi ? 🤔

Perturbation de la proprioception

Des études ont démontré que les chaussures à fort amorti altèrent la perception du sol par le pied. Cela peut entraîner :

En effet, un pied bien gainé et des muscles proprioceptifs affûtés permettent de mieux analyser les informations du terrain et d’ajuster la foulée en conséquence. Un amorti excessif masque ces informations essentielles, nuisant ainsi à la proprioception4.

4Proprioception : capacité de notre corps à sentir sa position dans l’espace et le mouvement de ses articulations.

Masquage des signaux d’alerte ⚠️

Les chocs ressentis lors de la course permettent au corps de s’adapter et de se renforcer. Un amorti excessif masque ces signaux d’alerte naturels, ce qui peut fragiliser les articulations à long terme.

Lorsqu’un choc survient, le corps réagit en contractant les muscles pour absorber l’impact et protéger les articulations. Un amorti trop important empêche cette réaction naturelle, privant les muscles et tendons de l’entraînement nécessaire pour se renforcer.

Affaiblissement des muscles amortisseurs ↘️

Des chaussures trop protectrices dispensent les muscles de leur rôle d’amortissement naturel, les affaiblissant à la longue. Les muscles des jambes, notamment les mollets et les cuisses, jouent un rôle crucial dans l’amortissement des chocs pendant la course. Des chaussures trop rembourrées empêchent ces muscles de travailler, les privant de la stimulation nécessaire pour se renforcer et s’adapter.

Modification de la foulée 👣

L’amorti excessif peut modifier la foulée du coureur, la rendant moins efficace et augmentant le risque de blessures. Une chaussure trop souple peut entraîner une foulée plus affaissée, augmentant la charge sur les articulations et les tendons. De plus, un amorti excessif peut perturber le déroulé naturel du pied, augmentant le risque de blessures.

Que privilégier comme chaussure de course ? 👟🏃🏻‍♂️

Mon Conseil Kiné ✅ :

L’amorti n’est qu’un élément parmi d’autres à prendre en compte dans le choix d’une chaussure de course. La priorité est de trouver une chaussure qui correspond à votre morphologie, à votre style de course et à vos besoins spécifiques.

N’oubliez pas : Le renforcement musculaire, une bonne proprioception et une foulée naturelle sont bien plus importants que l’amorti excessif pour protéger vos articulations et améliorer vos performances en course à pied.

Les 6 points clés 🗝 à retenir : Courir, mythes et réalités

  1. Mythe 1 : Les étirements avant la course sont indispensables
    • Les étirements statiques avant la course n’ont aucun effet bénéfique et peuvent même être nuisibles. Privilégiez plutôt un échauffement dynamique.
  2. Mythe 2 : Courir abîme les articulations et favorise l’arthrose
    • La course à pied pratiquée de manière raisonnée et adaptée n’a aucun effet néfaste sur les articulations. Au contraire, elle peut les renforcer et stimuler la production de synovie.
  3. Mythe 3 : Il faut toujours courir plus vite et plus longtemps pour progresser
    • La progression en course à pied passe par une variété d’entraînements : alternance d’allures, de distances et de types d’exercices. La monotonie est contre-productive.
  4. Mythe 4 : Il faut contrôler la pronation pour éviter les blessures
    • La pronation est un mouvement naturel du pied chez la plupart des coureurs. Se focaliser sur une technique de course adaptée, un choix de chaussures judicieux et une écoute attentive de son corps est bien plus important pour prévenir les blessures.
  5. Mythe 5 : La musculation avec charge n’est pas pour les coureurs
    • La musculation avec charge apporte de nombreux bienfaits aux coureurs : amélioration de la puissance, de l’efficacité et de la récupération, réduction du risque de blessures.
  6. Mythe 6 : L’amorti de la chaussure protège les articulations
    • Un amorti excessif peut perturber la proprioception, masquer les signaux d’alerte du corps, affaiblir les muscles amortisseurs et modifier la foulée. Privilégiez des chaussures minimalistes ou neutres et renforcez vos muscles.

Sources scientifiques 📚

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